Bible, salut, culte, liberté, éthique… Une sélection de livres pour découvrir les grands principes du protestantisme et la spécificité de son message.
Quels sont les grands principes du protestantisme ?
- L’Écriture seule comme norme de la foi,
- la foi seule comme réponse de l’homme à la grâce de Dieu,
- la grâce seule pour exprimer le pardon que Dieu accorde sans condition préalable,
- le salut entièrement gratuit pour tous ceux qui l’acceptent…
"Seulement la foi, mais pleinement la vie ; seulement la parole, mais pleinement l'action ; seulement la Bible, mais pleinement la culture ; seulement l'Eglise, mais pleinement le monde. Telle s'est voulue et se veut la Réforme, en une humble hardiesse."
André Dumas, Protestants
Pourquoi « protestantisme » ?
Pourquoi se sert-on du terme de « protestantisme » pour désigner les Églises et les mouvements qui se réclament de la Réforme du XVIe siècle ? Cette appellation est fort ancienne ; elle date d’une diète (assemblée politique) qui se tint en 1529 dans la ville de Spire (à environ 200 km au nord de Strasbourg).
On considère habituellement que la Réforme a commencé en 1517, année où Martin Luther publie ses fameuses thèses contre les « indulgences » (c’est-à dire contre la vente par l’Église du pardon des péchés). Les idées de Luther, dans les années qui suivent 1517, ont un énorme retentissement. Elles divisent le monde germanique ; beaucoup les adoptent, d’autres s’y opposent ; débats et affrontements se succèdent. L’empereur Charles Quint, détenteur de l’autorité politique, n’éprouve aucune sympathie pour Luther ; il voudrait arrêter cette agitation Les grands principes du protestantisme qui l’inquiète et l’irrite. Mais il dispose d’un pouvoir plus nominal que réel. L’Allemagne se compose d’une mosaïque d’états, de royaumes, de principautés, de villes libres qui jouissent d’une assez grande indépendance. L’empereur doit en tenir compte ; il ne peut pas toujours agir comme il le désirerait.
En 1526, lors d’une diète siégeant à Spire, Ferdinand de Habsbourg, un frère de Charles Quint qui le représentait en Allemagne, se voit obligé de reconnaître à chaque prince le droit de choisir son camp ; il concède cette liberté religieuse à titre provisoire, jusqu’à ce qu’un concile se réunisse et tranche les questions en litige. En 1529, l’empereur décide d’annuler les dispositions consenties en 1526, et d’exiger que tout le monde se soumette à Rome. Il le fait annoncer à une diète, spécialement réunie à Spire. Les princes favorables à la Réforme refusent de s’incliner ; ils rédigent une protestation solennelle dont je cite quelques lignes : « Nous protestons devant Dieu, notre unique Créateur, Conservateur, Rédempteur et Sauveur, et qui, un jour, sera notre juge, ainsi que devant tous les hommes et toutes les créatures, que nous ne consentons ni n’adhérons d’aucune manière pour nous et les nôtres au décret proposé dans toutes les choses qui sont contraires à Dieu, à sa sainte Parole, à notre bonne conscience, au salut de nos âmes et au dernier décret de Spire ». On appela « protestants » les princes qui avaient signé cette protestation, et, de là, ce mot fut appliqué à tous les partisans de la Réforme.
- Extrait du livre d'André Gounelle : Les grands principes du protestantisme
Réformateurs et figures protestantes
Avant que les 95 thèses de Martin Luther ne déclenchent la Réforme, d'autres tentatives avaient été faites pour corriger ce qui était considéré comme des abus et des faux enseignements. Les Vaudois avaient prôné la réforme, tandis que les Cathares s'étaient complètement séparés de l'Église. Les deux proto-réformateurs les plus connus sont le théologien et prêtre anglais John Wycliffe (1330-1384) et le prêtre bohémien Jan Hus (c. 1369-1415).
- Collection Figures protestantes : Biographies de figures marquantes du protestantisme, présentation de leur pensée et de leur œuvre
Pour aller plus loin :
- Le sens du culte
- Un catéchisme protestant
- Le régime presbytérien synodal
- Protestantisme et vie monastique
- Éthique et protestantisme